Retour à l’aperçu

Puff Bars : une tentation de vapotage non sans effets secondaires

Service de Communication SSO
iStock
puffbars

Les Puff Bars ou cigarettes à usage unique sont de plus en plus appréciées chez les jeunes en Suisse. Elles séduisent par leurs innombrables saveurs, leurs formes audacieuses et leur design original. Pourtant, beaucoup sont nicotiniques et addictives ; et les substances qu’elles contiennent nuisent à la santé bucco-dentaire.

Les Puffs Bars sont de petites cigarettes électroniques. Elles ressemblent à de fines clés USB et séduisent avec des arômes tels que barbe à papa, framboise bleue ou coca. En fumant, l’usager fait chauffer le liquide contenant la nicotine à l’intérieur, ce qui provoque un aérosol tout comme avec les cigarettes électroniques traditionnelles. Cette vapeur est ensuite inhalée. Contrairement aux autres cigarettes électroniques, les Puffs Bars ne peuvent toutefois plus être rechargées, ce sont des produits à usage unique.

Gros potentiel addictif
Les Puff Bars circulent en Suisse parmi les enfants et les jeunes. « Nous voyons des Puff Bars dans les écoles, les classes », dit Luciano Ruggia, directeur de l’Association suisse pour la prévention du tabagisme. Ces petites cigarettes électroniques colorées sont peu chères et il est facile de s’en procurer, même pour les mineurs. Et comme elles ne produisent que de la vapeur et pas de fumée, les parents et les enseignants ne peuvent plus clairement s’apercevoir ou sentir qu’un jeune a consommé de la nicotine.
Le problème de ces cigarettes électroniques aux arômes fruités est leur potentiel addictif. En effet, le fumeur peut absorber une grande quantité de nicotine en très peu de temps. Certains modèles contiennent autant de nicotine que 300 ou 400 cigarettes. Comme il s’agit de vapeur et non de fumée, les Puff Bars peuvent être consumés en hyperventilation. Dans ce qui s’appelle les « Puff Bars Challenges » qui tournent sur les réseaux sociaux, les jeunes tirent autant de bouffées que possible d’un coup, parfois jusqu’à perdre connaissance. Cette manière de consommer est certes plutôt une exception. Mais elle montre que les cigarettes électroniques permettent de prendre une quantité de nicotine à une autre fréquence.

Les cigarettes électroniques sont nocives pour la bouche et le parodonte
Luciano Ruggia admet que les cigarettes électroniques sont moins nocives pour la santé que les cigarettes, car l’usager n’inhale que de la vapeur et pas de fumée, ce qui diminue le risque de cancer des poumons. En revanche, pour la santé bucco-dentaire, la vapeur d’une cigarette électronique est tout aussi mauvaise que la fumée de cigarette. Un groupe de recherche du centre médical de l’Université de Rochester a montré que la combustion des vapeurs d’une cigarette électronique incite les cellules à libérer des protéines inflammatoires qui peuvent favoriser l’apparition de différentes affections bucco-dentaires. Le parodonte est également touché, comme l’a découvert le groupe de recherche de l’Université d’État de l’Ohio. Ce groupe a examiné la flore buccale de 123 personnes jeunes et en bonne santé. Chez les consommateurs de cigarettes électroniques, les chercheurs ont trouvé, indépendamment de l’arôme ou de la teneur en nicotine inhalés, des quantités accrues d’agents pathogènes, comparables à celles détectées chez les patients souffrant d’une parodontite sévère.

Des substances inconnues
En plus de la nicotine, le liquide contenu dans les cigarettes électroniques peut également renfermer des substances chimiques potentiellement dangereuses, dont des agents humectants tels que le propylène glycol ou la glycérine. Ces derniers peuvent irriter la gencive et le parodonte ou déclencher des allergies menant à des troubles respiratoires. Ces cigarettes peuvent également contenir du nickel et du plomb qui peuvent être cancérigènes. Comme il s’agit en outre de très nouveaux produits, le marché est très peu contrôlé. La plupart des cigarettes électroniques viennent de Chine, les substances qu’elles contiennent ne sont pas claires.