Ces dernières années, de nombreux cabinets dentaires ont, grâce à la numérisation, fait des progrès en matière de durabilité. Par exemple, les radiographies numériques permettent de se passer de certains produits chimiques, les empreintes numériques permettent de se passer de matériaux d’empreinte, et la gestion numérique du cabinet et la communication électronique avec les patients font économiser d’importantes quantités de papier.
L’idée qu’il faille éviter d’utiliser des produits jetables est également déjà présente dans la plupart des esprits. Il est évidemment impossible de renoncer à tous les produits jetables ; il suffit de penser aux gants, aux canules d’aspiration ou aux tuyaux. Et la priorité absolue doit alors toujours être de respecter les normes de qualité et d’assurer la sécurité. Dans ces cas, il est possible de recourir à des produits en polyéthylène en lieu et place de produits en PVC. Bien que les produits en polyéthylène ne soient pas non plus biodégradables, ils sont beaucoup plus faciles à recycler et, lors de leur incinération, ils sont décomposés en dioxyde de carbone et en eau, sans laisser de résidus. Et de plus, ils ne contiennent pas de plastifiants.
Réduire le nombre de livraisons nécessaires
Par ailleurs, des possibilités d’économies très évidentes ne sont souvent pas réalisées. Par exemple, la gestion intelligente du matériel : les commandes de matériel pourraient être regroupées de manière à réduire le nombre de livraisons quotidiennes. S’agissant des matériaux à longue durée de conservation, il serait également judicieux de commander de plus grandes quantités à la fois. Cela permettrait d’économiser du matériel d’emballage et de réduire le nombre de livraisons nécessaires.
Il est également très facile de faire des économies d’énergie en ciblant les appareils inutilement énergivores. Des minuteries ou des modes veille qui s’enclenchent tôt peuvent s’avérer utiles pour réduire la consommation d’énergie au strict nécessaire. Il importe que ces mesures ne soient pas seulement mises en œuvre dans les zones d’accueil et de traitement, mais aussi dans toutes les autres pièces, comme le coin de détente, la cuisine, les éventuels bureaux ou vestiaires.
L’élimination des déchets du cabinet est un autre point important. Le tri des déchets est souhaitable dans certains cas, impératif dans d’autres.
Il est souhaitable de trier les déchets du coin de détente : les bouteilles en PET, le verre, le papier, le carton et les déchets organiques doivent être collectés séparément. Cela nécessite de la place et il faut que les collaboratrices et collaborateurs jouent le jeu. Ce dernier point en particulier est souvent négligé et nous interpelle d’autant plus. Il ne suffit pas d’expliquer les choses une fois : de même que goutte à goutte, l’eau creuse la pierre, des rappels réguliers aident à remotiver les troupes.
Il est impératif de trier les déchets contenant des amalgames, les déchets susceptibles de causer des blessures, les produits chimiques et les médicaments périmés. Le tri, le stockage et l’élimination de ces déchets sont régis par la loi.
La durabilité dans les nouveaux cabinets
Lorsqu’un cabinet dentaire est transformé ou nouvellement construit, les possibilités de minimiser ses émissions de CO2 sont encore plus nombreuses.
Par exemple, l’énergie solaire peut être prise en considération lors de la planification du système de production d’eau chaude. Des robinets munis de détecteurs de mouvements limiteront la consommation d’eau à la quantité nécessaire. Les installations sanitaires modernes permettent également d’économiser l’eau, sans compter qu’il est, dans ce contexte, possible d’utiliser de l’eau de pluie en lieu et place d’eau potable.
Une installation photovoltaïque est également utile, car elle permettra non seulement de limiter les émissions polluantes, mais aussi de réduire les coûts d’électricité à long terme.
Pour maintenir une température ambiante optimale tant en été qu’en hiver et pour ménager les sources d’énergie, une bonne isolation des pièces ainsi que des toits et façades végétalisés sont également indiqués.
De manière générale, il y a lieu d’utiliser dans toute la mesure du possible des matériaux peu polluants provenant de la région ainsi que des matériaux renouvelables et recyclables.
La mise en œuvre à l’échelon des partenaires industriels
L’industrie dentaire s’est également fixé pour objectif de rendre la médecine dentaire plus durable. La Fédération dentaire internationale (FDI) a lancé une initiative en ce sens avec plusieurs partenaires industriels : Colgate, Dentsply Sirona, GSK Consumer Healthcare et TePe. Ensemble, ils œuvrent à l’élaboration du « FDI Sustainability Code of Practice », un code de conduite qui fixe des lignes directrices et des objectifs pour la mise en œuvre de pratiques durables en matière d’acquisition et de fourniture, ciblant tant les prestataires de soins de santé que les patients et les chaînes logistiques. En effet, les fournisseurs pourraient encore réduire considérablement leurs émissions de CO2 ainsi que les quantités de plastique et de déchets qu’ils génèrent.
Cette initiative vise à convaincre pas à pas tous les partenaires industriels des bienfaits et des avantages d’une médecine dentaire plus durable — et donc d’un avenir plus durable.
